Un Voyage de l’espérance et de la fraternité

Fin septembre, quarante-deux personnes ont participé au Voyage de l’espérance organisé par la délégation du Secours Catholique de la Loire, à la Cité Saint-Pierre de Lourdes. Ces voyageurs, qui venaient de Saint-Étienne, Saint-Chamond, Saint-Paul-en-Jarez, Montbrison, Saint-Galmier, Feurs et Roanne, sont revenus en n'ayant qu’un mot à la bouche et au cœur : merci !

Dès le premier soir, même fatigués par les dix heures du voyage en car, les participants étaient prêts à vivre des temps de fraternité, des temps d’échange dans les groupes de parole ou de détente avec le yoga, les visites au sanctuaire, les processions mariales et une sortie au cirque de Gavarnie le mercredi. Le programme était dense pendant cette semaine de l’espérance, mais ils n’ont pas vu le temps passer.

Fraternité

Ils en avaient bien besoin, car ils étaient venus chercher du réconfort, le goût de croire en la vie alors que l’existence leur est parfois si difficile. Et c’est plus que l’espérance qu’ils ont trouvé à Lourdes, ils ont vécu une semaine de fraternité. Même si ce mot « fraternité » faisait un peu peur à Marie-Paule au départ, elle en a perçu le sens à Lourdes : « Je l’ai vécue avec toutes les personnes que j’ai côtoyées ». Cette semaine a été « très enrichissante » pour elle, comme pour Honorine qui nous a confié avoir « appris à vivre avec les personnes qui m’entourent, alors que je n’ai pas cette habitude » et, ajoute-t-elle, « j’ai fait beaucoup de découvertes ; le partage, l’amour de gens... j’ai même pleuré à la procession de la Vierge Marie ».

« J’ai découvert ce qu’est vivre en frères », renchérit Eileen, « et surtout le respect vis-à-vis des uns et des autres ». Il y a d’ailleurs un moment où elle a vu la fraternité en acte : « il y avait une personne qui était malade dans le car... J’ai bien aimé lorsque les autres ont pris vraiment toutes les précautions pour s’occuper d’elle et la mettre en confiance ».

« Nous avons vécu une expérience de grande fraternité », confirme Christian pour qui « Lourdes est un lieu où on est tous à égalité, où le plus petit est à l’honneur ». Fraternité et partage de « nos blessures, tout ce qui nous pèse, ce qui est lourd pour nous, les fragilités de nos vies », en sachant que, à Lourdes, il y a « sous ces fragilités, cette eau vive que Bernadette dégage à la grotte, espérance d’une vie plus pure, plus saine et finalement plus fraternelle », conclut Christian.

« Tout était de bons moments »

Fraternité, joie, à les entendre, il n’y a eu que de bons moments. Et lorsque l’on demandait à chacun quel a été le meilleur moment de ce Voyage, beaucoup ont répondu que tous les moments ont été les meilleurs, tous moments de communion entre eux. « Tout ! » insiste Geneviève. « Je n’ai pas un moment qui m’a plus frappée qu’un autre. C’est tout un ensemble que j’ai bien aimé ». « Que des bons moments », renchérit Janine, « du déjeuner le matin au soir au coucher... »

« J’ai tout aimé », affirme aussi Nadine qui a ainsi oublié ses soucis et a été heureuse de connaître le Cirque de Gavarnie, lieu paradisiaque. Elle a aimé voir « des chevaux et des ânes en liberté... j’adore », disait-elle avec le sourire, « c’est apaisant, c’est calme, tout ce qu’il faut ». Sa belle-fille, Cindy, a elle-aussi beaucoup aimé gravir les pentes du cirque et était tellement heureuse d’avoir pu grimper avec les plus vaillants : « J’ai cru ne pas pouvoir y arriver et j’ai eu le courage... J’étais contente de moi ». Et les courbatures ressenties le lendemain n’ont pas altéré sa joie.

Partages fraternels et spirituels

Pour accompagner les voyageurs, il y avait une petite équipe d’animateurs autour de Pascal : Agnès, Françoise, Véronique, Christian, Xavier, l’aumônier qui perdait son portable mais pas la foi, et Jean-Charles pour qui la réussite du voyage était certainement due à l’implication de tous, c’est-à-dire pas seulement celle des organisateurs, mais celle aussi de chaque participant qui a pris sa part pour animer un atelier, faire du théâtre, chanter, danser ou rire, pousser les fauteuils roulants, porter un bagage trop lourd... Même le chauffeur du car, Christophe, adroit dans les rues étroites de Lourdes, a prêté ses boules à ceux qui avaient envie de jouer à la pétanque !

Beaucoup de joies et de moments marquants ont été vécus pendant ce voyage. Retenons les temps spirituels, porteurs de grande émotion : les célébrations à la grotte, les processions mariales, l’eucharistie dans la chapelle de la Cité Saint-Pierre et la cérémonie de clôture.

Ainsi Monique, musulmane, s’est sentie tellement à l’aise à Lourdes pour vivre « foi et ressourcement, et sentir qu’il y a quelqu’un qui protège, et se rappeler souvent à lui ». « La fraternité, l’amour qui se dégage, le partage universel », c’est ce qu’a vécu avec bonheur Yamina qui a trouvé magnifique la procession à Lourdes : « On était nombreux, mais on avait l’impression qu’on n'était qu’une seule personne, tous unis pour le même amour de Dieu. On n’a pas regardé si j’étais musulmane ou pas, on était tous pareils. »

Fatima a été profondément émue lorsque, au moment de la communion, à la messe qu’il célébrait, Xavier l’a bénie, ce qui l’a rendue très heureuse. Aliaa et Numan, tous deux Syriens, arrivés en France il y a quelques années pour fuir la guerre, ont découvert Lourdes : « J’étais en famille, en fraternité » souligne Aliaa. Lors de la cérémonie de clôture, dans la verdure du parc de la Cité Saint-Pierre, les six personnes musulmanes présentes parmi les voyageurs ont tenu à chanter en arabe et offrir une prière pour exprimer leur action de grâce dans leur foi, en réponse au Notre-Père récité auparavant. « Il faut prier et remercier Dieu en demandant la grâce pour tout le monde, et que tout le monde soit fraternel » conclut Monique...

Mercis

Les mots gratitude, paix, ressourcement, amitié, joie, partage ont fusé pendant cette cérémonie de clôture et, une fois écrits sur des morceaux de papier, ont été plantés dans de petits pots, pour que continue de germer ce qui a été semé pendant ces jours d’un voyage à Lourdes et qui dure encore dans les cœurs.